
Biographie
Née en 1975, Aude Borromée est sculptrice, peintre et architecte designer. Tout d'abord cavalière d’obstacles (se forme avec un écuyer en chef du Cadre Noir de Saumur), elle s’oriente vers des études de marketing en France et aux États-Unis avant de devenir architecte, artiste. Tout au long de son parcours, elle développe un fort lien au territoire, à l’environnement naturel et bâti, au non vivant et une capacité à appréhender l’espace avec son corps pour l’investir ou le retranscrire dans son travail artistique.
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Elle suit des cours de dessin à l'École Boulle à Paris, puis des études d’architecture à l’École de Paris La Villette. Architecte indépendante dès 2009, elle construit des bâtiments, aménage des espaces intérieurs et conçoit du mobilier à la frontière entre architecture, scénographie et installation plastique. Ses réalisations sont déjà conçues comme des tableaux en volume.
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À partir de 2014, les dimensions picturale puis sculpturale s’affirment. Dans son travail, elle interroge le lien entre l’être humain et son environnement à travers des œuvres organiques, ambivalentes entre corps humains et corps environnementaux. En témoignant de mémoires enfouies ou imaginaires, elle réinvente les éléments qui nous entourent, recompose les corps et cherche à réparer notre relation au vivant.
Parmi ses réalisations, elle a mis en scène et exposé un polyptyque de 11 mètres à la galerie Mercier & Associés à Paris. Elle a été invitée par Clément Sauvoy à Montreuil pour une exposition collective, et a également exposé à l’Atelier Barillet par Mallet Stevens à Paris. Elle a participé à plusieurs salons d’art tels que Réalités Nouvelles, Mac2000 Paris et les Estivales de Sceaux. Ses œuvres sont aussi présentes chez Louis Vuitton à Orlando (USA) et à Daejon (Corée du Sud).
En 2025, elle est résidente au musée Picasso à Antibes et en 2024, elle a obtenu une bourse de recherche de l’Adagp.
Elle est membre de la Fondation Taylor et du Cercle de l’Art en 2023 (une communauté d’artistes entrepreneurs fondée par Margaux Dehry).
La vie de corps
Mon travail aborde les lieux, l’empreinte du temps, l’écologie et la connexion entre l’humain et son milieu naturel ou bâti.
Il s’appuie sur une exploration de longue date du rapport entre les environnements construits et la matière organique et témoigne des expériences qui ont façonné mon parcours personnel, de mon lien subtil avec les éléments non humains qui nous entourent. Relation qui s’est développée à travers mes métiers passés et mes sources d’inspiration, enrichissant ainsi ma perception de la vie.
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En s’inspirant de mémoires enfouies ou imaginaires, mes créations rendent compte de la corporéité de notre environnement, reconstituent les éléments qui le composent.
À travers un dialogue charnel et intuitif avec la matière, j’étudie comment les chairs minérales, végétales, organiques et architecturales s’imbriquent telles des traces appartenant à différentes temporalités. Dans un processus quasi géologique de stratification, maille d’acier, corde, toile de lin, pigment, argile deviennent des corps, des ruines, des paysages ou des topographies. La corde nouée, tendue, tressée tout à tour prolifère comme un végétal, entrave comme un corset, gangrène ou reconstruit.
Ces corps environnementaux peints, sculptés, modelés brouillent les frontières entre la nature et l’architecture, la sculpture et la peau. Souples et rigides à la fois, ils évoquent la vie en transformation.
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En recomposant des fragments d’architecture, des débris de nature, des lambeaux de corps, j’œuvre à tisser du lien entre vivants. L’acte de réparation, de suture, de greffe tend à restaurer ces corps tout en ouvrant vers la possibilité d’une nouvelle vie.